A 99 ans, Hữu NGOC se souvient encore précisément des guerres. Contre les Français, puis contre les Américains. Grande figure de la société vietnamienne, il a fait connaître la culture de son pays dans le monde entier, auprès des plus grands dirigeants et savants. Il répond à présent à Quentin, Romain, Satine, Gabriella et Adèle, en classe de CM1/CM2 à l’Ecole Nicolas Boileau.
“Les Vietnamiens ont-ils regretté le départ des Français du pays ?” Voici la question des globe-reporters à laquelle Hữu NGOC a répondu le plus vite : « bien sûr que non ! ». « Nous voulions être libres, comme tout le monde ! ». Pendant la guerre contre la France, cet écrivain de 99 ans, très connu au Vietnam, était chargé de la « rééducation » des prisonniers de guerre français.
Il leur expliquait en fait le non-sens de cette guerre, dont l’objectif était de permettre à la France de conserver sa puissance coloniale, source de richesses pour les entreprises françaises. « Nous avons libéré des prisonniers, car Hô Chi Minh avait foi en l’Homme. Une fois libérés, ils ne se sont pas retournés contre nous. Nous les avions convaincu. »
Hữu Ngọc chez lui, dans son bureau, à Hanoi. Il tient dans ses mains une affiche américaine d’époque, en faveur de la fin de la guerre au Vietnam.
Pendant la guerre, cet écrivain vietnamien était chargé de convaincre les prisonniers français que la guerre contre le Vietnam devait cesser, car elle n’avait d’autre objectif que de défendre les intérêts économiques de la France.
A 99 ans, il a désormais l’interdiction de sortir de chez lui. « Je veux visiter l’Inde, mais ma famille me dit que je suis trop vieux ! »